En matière de politique, partir sans étiquette suscite des questions : qui est cette personne ? Que fait-elle dans la vie ? Quelles sont ses compétences, ses défauts, ses qualités ? Que nous apportera-t-elle si nous votons pour elle ?

Ce sont bien sûr les bonnes questions pour choisir son député. On se les pose pour un candidat sans étiquette. Bien. Mais comment se fait-il qu’on les pose moins, voire pas du tout, pour les autres candidats?

Est-il possible que les étiquettes nous dispensent de connaître la personne ? De découvrir et comprendre qui est le candidat ? Faut-il éclipser la valeur humaine au profit de l’appartenance à un parti? Est-ce qu’une étiquette apporte une garantie quelconque sur les capacités du candidat, son dynamisme, sa détermination ?


Aujourd’hui, les candidats investis par un parti sont prisonniers d'un carcan. On attend d’eux qu’ils incarnent la ligne de l'appareil. Leur expérience, leur valeur humaine, leur libre arbitre sont relégués au second plan, sont parfois même inexistants. Si chaque député récite le sermon officiel de son chef ou de son parti, comment faire avancer les débats à l’assemblée nationale ? Comment renouveler la pensée politique ? Comment imaginer les solutions à la crise que nous traversons ? Ne risque-t-on pas de tomber dans des débats caricaturaux : tout ce qui vient d’en face est critiqué, tout ce qui vient de chez soi est encensé… On oublie qu’un député est le représentant du peuple, élu par le peuple et non l’apôtre d’un parti !


Cet appauvrissement du débat est amplifié par le miroir déformant des médias. A la télé, à la radio, il faut des formules choc, des raccourcis cinglants. La parole est immédiate, instantanée. Pas le temps de prendre du recul, de regarder au loin. En tant qu’électeur et observateur, je souffre et je suis en colère de voir un tel spectacle. Il me dégouterait presque de la politique. C’est du show médiatique, de la clownerie, de la clownerie cynique car ils savent très bien à quoi ils jouent. Ils jouent du pipeau.


La politique ce n’est pas ça. Ce n’est pas deux camps qui se balancent des vannes de part et d’autre d’un plateau télé pendant que les problèmes du pays s’entassent.


Le prétendu clivage droite / gauche, c’était du temps où la Russie était soviétique, où la Chine dormait, où le tiers-monde était dépeuplé, où le pétrole était bon marché, où l’eau était abondante et l’air était propre. En ce temps-là, nos parents, nos grands-parents vivaient un présent prospère. Ils voyaient l’avenir leur sourire. Alors le « débat » droite gauche, c’était du plus : un spectacle bon enfant, un folklore dont personne n’était dupe. Aujourd’hui tout ce contexte a disparu. Et ce qu’il reste de ce « débat » est devenu si caricatural que c’est du gaspillage. Du gaspillage humain. C’est l’arbre qui cache le vide de la pensée. On ne peut plus se payer le luxe des pitreries médiatiques.


Tout le monde a sa part de vérité. Sa sensibilité. Bien sûr. Mais droite, gauche, en 2012, on s’en fiche! Pour ma part, je n’ai jamais pu me résoudre à me penser de gauche ou de droite car il y a des idées auxquelles je tiens des deux côtés. Je tiens à la justice sociale, à la solidarité entre les générations, à la laïcité. Et je tiens tout autant à la responsabilité individuelle, l’efficacité, à la créativité. Je ne compte pas renoncer à mes convictions pour entrer dans le moule ou le dogme d’un appareil qui voudrait réfléchir à ma place.


Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une période nouvelle. Celle d’un monde en crise, en crise de croissance. Nous le savons tous, c’est une crise grave. De premier rang. Mais rien n’est joué. Il y a des solutions. Nous devons les mettre en oeuvre. Pour notre alimentation. Pour notre santé. Pour notre éducation. Pour notre logement. Pour notre activité économique. Pour notre travail. Pour notre environnement.


Nous devons renouveler nos idées, inventer les conditions nouvelles de la prospérité. Nous devons apprendre à réfléchir en termes de solutions. De solutions durables, des solutions qui soient viables pour les générations suivantes. Nous devons apprendre à nous parler, à nous écouter, à confronter nos idées… prendre ce qu’il y a de meilleur. Dans toutes les entreprises, les collectivités, les petites communes, les gens travaillent ensemble, qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ne se posent pas la question. Ils ont des choses à accomplir ensemble et ils le font.


Pour tous ceux de ma génération, et pour ceux qui nous suivent, la politique se conçoit dans l’action et dans l’engagement. Dans les actes et non plus dans les discours. Dans les solutions et non plus seulement dans les constats. Dans la mise en œuvre et non plus seulement dans les intentions. Nous devons bâtir la politique des porteurs de projet, la politique des dénicheurs de solutions, la politique des innovations. C’est notre avenir à tous qui l’exige. Toutes générations comprises.

 

 

Alexis Monjauze, architecte, le 4 juin 2012

candidat à la députation sur la 2ème Circonscription Le Puy-Brioude


http://monjauze.net

L'article de l'eveil du 6 juin 2012

 

L'article du Progrès du 8 juin 2012 : Le progrès 8 juin

 

 

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